Un grand collier aux ton pastels, verts et sablés, tel un camouflage dans la forêt profonde qui s’enroule et serpente autour de votre cou. C’est un hommage au dieu serpent d’Amérique Latine et aux nombreuses légendes qui entourent cet animal. En voici une ci dessous très inspirante.
Comment les couleurs vinrent aux oiseaux – Conte de Guyane
Jadis, au temps où hommes et animaux parlaient le même langage, vivait un garçon qui aimait par dessus tout chasser les oiseaux. Ceux-ci, n’avaient pas alors les couleurs éclatantes qu’ils possèdent
aujourd’hui. Ils étaient entièrement blancs. La mère du garçon lui répétait sans cesse que ces jeux cruels ne lui apporteraient rien de bon,mais il faisait la sourde oreille.
Un jour, tandis qu’il était à la chasse, le garçon vit briller des pierres sur la berge du fleuve. Elles avaient toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il les enfila sur un fil qu’il noua autour de son cou.
Mais à peine avait-il mis le collier qu’une horrible transformation s’opéra en lui… Il se mit à enfler. Il enfla et enfla. Il s’allongea et s’allongea. Il s’étira et s’étira. Bientôt il n’eut plus rien d’un garçon… Il s’était mué en un immense serpent dont la peau avait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Le serpent multicolore plongea dans le fleuve, s’enroula autour d’un tronc et vécut dès lors au fond du fleuve, lové. Quand il avait faim, il se glissait en ondulant jusqu’à la surface, et attendait qu’une proie vienne à passer. Toutes les créatures alentour vivaient dans la peur.
Un jour, le chef des indiens réunit tous les animaux :
« Quiconque tuera le serpent Multicolore gardera sa peau en récompense, déclara-t-il . »
Tous approuvèrent à grands cris, mais se dérobèrent l’un après l’autre. Voici quelques prétextes qu’ils trouvèrent :
_ « Ça me fatiguerait trop.
_ Je n’aime pas les
serpents.
_ Je suis malade.
_ Je ne chasse que sur la terre ferme.
_ J’ai sommeil.
_ Je déteste avoir de l’eau dans les
oreilles.
_ Je suis trop faible.
_ Jamais avant le dîner.
_ Je suis trop lent.
_ Je suis trop jeune pour mourir.
_ J’ai une femme et 6 enfants à nourrir.
_ J’ai une angine.
_ Le jour, je dors.
_ J’ai trop peur.
_ Je suis trop petit.
_ J’ai à peine fini de déjeuner ! »
Mais finalement le cormoran prit la parole. « Je vais essayer », dit-il.« Après tout, je suis un oiseau plongeur, j’ai donc toutes les chances de réussir »
ll saisit une flèche dans son bec et plongea au plus profond du fleuve. Il descendit de plus plus bas et arriva devant le serpent multicolore, lové autour de son arbre. Le cormoran s’abattit avec la flèche droit sur sa gorge. Le Serpent Multicolore s’éveilla avec un sifflement terrible. avec fureur.
Il dressa son énorme tête, se tordant et battant l’eau ,mais en vain, car la flèche avait atteint son but.
Et le serpent Multicolore mourut.
Les Indiens et les animaux hissèrent le corps sur la berge. Puis ils s’emparèrent de la peau du serpent « Je réclame ma récompense », dit le cormoran. Le chef des Indiens sourit. Il voulait garder la peau fabuleuse, et pensait la ravir au cormoran par une ruse. « Prends-la »,fit-il, « si tu peux l’emporter ! » Tous les animaux rirent avec lui. « Je m’en charge », répliqua le cormoran. Et, levant la tête, il lança un appel. Il y eut un long silence puis, soudain, l’air s’emplit de bruissements d’ailes.
Oiseaux de la forêt », s’écria le Cormoran « Aidez-moi à emporter la peau du Serpent Multicolore ! » Les oiseaux surgirent de toutes parts. Gazouillant ou pépiant, poussant des cris perçants ou rauques, ils s’abattirent sur la terre. Puis, saisissant la peau dans leurs becs, les oiseaux reprirent leur envol et la peau du serpent flottait à travers le ciel . Le cormoran allait en tête.
Quand les oiseaux arrivèrent en lieu sûr, le cormoran entreprit de découper la peau. « Que chacun garde le morceau qu’il a porté », dit-il. Ainsi firent les oiseaux. Et c’est alors qu’une chose étrange se produisit. Le plumage des oiseaux commença à se transformer. Les oiseaux qui portaient un morceau rouge et vert devinrent rouge et vert. Les oiseaux qui portaient un morceau bleu et jaune devinrent bleu et jaune. Tous les oiseaux changèrent de plumage, et prirent les belles couleurs qu’ils ont aujourd’hui. Le cormoran, quant à lui, ne reçut pas d’aussi brillantes couleurs, car il avait porté la tête, qui était presque entièrement noire. Mais cela ne le gênait pas. « Pour un oiseau plongeur, ce costume est parfait » .
Les Indiens étaient furieux. Et c’est depuis ce jour qu’ils chassent les oiseaux pour leur voler leurs magnifiques plumes.